La fonction* expérience cognitive
L’apport des arts narratifs au domaine de l’apprentissages de connaissances est intimement lié à celui des émotions. Il convoque les mêmes facteurs incitatifs.
Des expériences cognitives sont créées par l’application d’au moins l’un de ces facteurs* à des outils narratifs:
Les connaissances sur la matière traitée (sujet, histoire, etc.) dont dispose l’agent narrateur permettent à l’agent récepteur d’amorcer son propre travail de réflexion et d’assimilation.
Les compétences esthétiques de l’agent narrateur (ou « style ») font également lieu d’un travail d’appréciation et de jugement de la part de l’agent récepteur proportionnellement à ses connaissances théoriques, techniques, ses capacités déductives ou intuitives.
Le facteur compétence
Deux constituants d’évènement (ou nœud narratif) sont soumis à l’analyse quasi instantanée de l’agent récepteur : le choix de l’objectif du·de la protagoniste et le choix de la stratégie pour atteindre cet objectif.
La surprise est l’effet émotionnel central d’un évènement. Elle est due à l’imprévu, l’imprévisible ou l’inconnu qui empêche ou modifie la poursuite d’un objectif. Une forme d’erreur est commise par le protagoniste qui « s’est laissé surprendre » par ignorance, irresponsabilité, insensibilité, à cause d’un mécanisme de pensée défectueux ou de sa condition d’être humain. L’erreur du protagoniste provoque un jugement de valeur de l’agent récepteur, de même que le moment d’admission ou de négation de cette erreur. La surprise ouvre la voie à la révélation (ou « insight »).
La rationalité (logique) de l’agent narrateur. Tout récit provoque chez son destinataire un examen factuel des tenants et aboutissants du/des monde(s) présenté(s).
Le facteur vraisemblance
L’exécution des « promesses » explicites ou implicites, préalables de l’œuvre fait l’objet d’une évaluation critique de la part de son public.
Le facteur intentionnalité
Autres facteurs favorables à une expérience cognitive (mise en perspective d’informations, analyse, évaluation du sens, anticipation et prédictions, etc.) :
L’agent récepteur peut reconnaître les relations de sens entre différents éléments de l’intrigue ou du récit.
Le facteur cohésion
L’agent récepteur peut évaluer les décisions prises par les personnages.
Le facteur enjeux-risques
L’agent récepteur peut évaluer les conséquences concrètes d’une situation. (suspense)
L’agent récepteur peut réfléchir à la solution d’un problème ou à la résolution d’une énigme (mystère).
L’agent récepteur peut combler des vides délibérés.
L’agent récepteur peut évaluer les conséquences, pour un personnage, d’un manque d’information (« ironie dramatique »).
Le facteur rétention
L’agent récepteur peut interpréter les raisons de la vitesse à laquelle les informations lui sont délivrées.
Le facteur vitesse
L’agent récepteur peut interpréter les raisons de la répétition de certaines informations.