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Point de vue « métaleptique »

Un point de vue « métaleptique » est celui d’un agent narrateur qui pénètre un monde dont l’accès est « interdit » par le réalisme, la transparence (ou « mimèsis ») et diverses conventions narratives ou de diffusion de l’œuvre.

Exemples de Point de vue métaleptique assurant une fonction*narrative spécifique:

* Cet outil narratif (comparons-le à un marteau) utilisé dans certaines conditions (précision et force pour le marteau), permet d’obtenir certains résultats pratiques (planter un clou pour accrocher un tableau). Mais ce résultat est généralement au service d’une finalité plus significative (décorer, séduire un public, afficher des opinions, etc.) que nous appelons sur ce site fonction narrative.

Point de vue métaleptique

Pacte d’adhésion

Pouvoir se projeter dans des possibilités imaginaires ou réelles.

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Point de vue métaleptique

Expérience cognitive

Améliorer notre compréhension du monde dans lequel nous vivons et de nous-mêmes.

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Point de vue métaleptique

Expérience émotionnelle

Eprouver et partager toutes sortes d’émotions.

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Points clés:

  • Quelques exemples de mondes conventionnellement « interdits »:

– Un monde irréaliste imaginé, fantasmé, rêvé par l’agent narrateur et qu’il infiltre dans le monde réaliste d’une intrigue (Alice au pays des merveilles, Groundhog Day, Inception, etc.).

– Le monde de la narration, celui dans lequel le récit principal est produit (Le Décameron de Boccace, lorsque le récit principal est « enchâssé » dans un autre).

– Le monde de la production du récit (les apparitions d’Alfred Hitchcock dans ses films, lorsqu’un agent narrateur s’adresse directement aux récepteur·rice·s de l’œuvre, lorsque le dispositif technique est visible au théâtre, etc.)

Le cadre d’une image (peinture, etc.). Il peut faire partie du « récit » du contenu de l’image. Il y a alors fusion du monde représenté et du monde de la réception.

Le monde du·de la spectateur·rice de télévision, dans lequel s’infiltre le·la présentateur·rice des actualités.

Dans tous ces cas, la narratologie parle de passage d’un « niveau diégétique » à un autre.

  •  Point de vue « métaleptique »: questions de fond

1. Quels sont les avantages de cette incursion anticonformiste?

2. A qui s’adresse l’agent narrateur « métaleptique »?

Un personnage faisant partie de l’intrigue, un personnage d’un autre monde, ou un agent récepteur?

3. Quelles sont les influences de l’agent narrateur sur ces mondes « interdits »?

Uniquement verbal, ou également physique (il·elle devient un personnage de ce monde) ?
Qu’est-ce qui changerait si l’agent narrateur ne franchissait pas cette frontière ?

4. La transgression prend-elle une signification particulière?

  • Ce point de vue transgressif peut se contenter de n’être qu’un simple nœud narratif

Une source de surprise narrative amusante, un rappel du caractère fictionnel de tout récit, une autoréférence, un effet esthétique.

Il peut aussi servir à renforcer la crédibilité de l’agent narrateur

Cette incursion casse le contrat de transparence du récit (qui nous permet de croire que ce qui nous est raconté se passe effectivement au moment où on en prend connaissance), mais peut contribuer à renforcer la crédibilité de l’agent narrateur si celui·elle-ci apporte des précisions sur sa narration, reconnaît les limites de son objectivité, justifie certaines décisions de mise en récit, s’exprime sur le caractère de la fiction, etc.

Les récits à la deuxième personne sont souvent « métaleptiques »

C’est le cas lorsque l’agent narrateur pénètre le monde de l’agent récepteur et s’adresse directement à lui.

Ce n’est pas le cas quand l’agent narrateur s’adresse à lui·elle-même.

Pour aller plus loin sur la notion de Point de vue métaleptique:
Point de vue métaleptique

Pistes de réflexion et ressources

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