Facteur typification

Ce facteur consiste à appliquer des caractères distinctifs d’éléments d’intrigues et de récits anciens (mythologie, Bibles hébraïques ou chrétiennes, récits musulmans, contes folkloriques, etc.) à des éléments d’une nouvelle intrigue et son récit.

Points clés:

• Les outils les plus communément typifiés sont:

– Les évènements de l’intrigue

– Les personnages

– Les mondes et leurs valeurs

– Les structures de récit

– Les fins

Exemples :

… Une intrigue type sous la forme d’un enchaînement d’évènements génériques (« faire face à un ennemi plus puissant que soi », « seul contre tous »)…

… gravitant autour d’un protagoniste caractérisé par au moins un trait dominant (L’ « outsider », « monsieur tout-le-monde », le « géant »)…

… transposée dans des mondes fictionnels différents (Ex. : David et Goliath, Guillaume Tell, Barbe bleue, Erin Brockovich etc.)…

… dont les valeurs sont représentatives d’une identité culturelle spécifique, ou universelle (« justice », « triomphe de l’opprimé », « revanche du peuple », etc.)

… racontée en trois actes conclus par une fin fermée couronnée par le triomphe du·de la protagoniste (« Happy ending »)

• La typification n’est pas un simple calquage des évènements d’une histoire ancienne (sauf dans le cas d’anachronisme comique) mais une transposition de leurs caractères

Elle a pour but d’apporter un certain éclairage sur le sens du récit en fonctionnant la plupart du temps sur le principe de l’analogie ou de l’opposition (ils permettent de faire référence à des « histoires » et des personnages connus de tous). La typification donne à un récit une valeur symbolique et argumentative.

• Ses champs d’application:

– Les situations type peuvent constituer des constituants de l’histoire ou de l’intrigue (nœud premier, nœud d’intrigue, circonstances d’arrière-plan).

– Un protagoniste bidimensionnel peut prendre (évoquer) les traits d’un personnage type.

– Les commentaires de l’agent narrateur peuvent faire référence à des composantes-types. C’est par exemple la stratégie argumentative d’une plaidoirie (l’avocat compare son client à un « David » face à un « Goliath »)…

• La pérennité d’éléments types leur vaut d’être considérés – parfois un peu hâtivement – comme représentatifs de la réalité et porteurs de vérité (p. ex. les récits autobiographiques)

« David » a-t-il toujours raison face à « Goliath » ?

Si elle n’est pas soumise au test de la confrontation à la réalité et de la contradiction, une intrigue type vire au stéréotype simpliste et prévisible.

La familiarité d’une intrigue type peut inciter inconsciemment l’agent récepteur à interpréter le sens d’un récit de manière erronée, par mise en conformité du récit aux normes de l’intrigue récurrente.