Hannibal traversant les Alpes, J. M. William Turner, 1810-1812, huile sur toile
Les enjeux et risques découlent le plus souvent de l’intrigue, mais ils peuvent être aussi représentés par le récit (visuellement, musique, sons, lumière, etc.)
Cette image fixe, donc partiellement narrative, a pour sujet l’obstacle d’un évènement contingent, un orage, un phénomène naturel difficilement prévisible et aux conséquences potentiellement catastrophiques.
Cet évènement devient un nœud narratif pictural du « récit » représenté sur la toile (celui de la traversée des Alpes par les armées d’Hannibal).
Un récit pictural gère les espaces visuels à travers le point de vue, la composition de l’image, les lumières et couleurs choisi∙e∙s par l’agent narrateur (ici, le peintre Turner).
Le peintre-narrateur a décidé d’associer le facteur enjeux et risques à l’obstacle de cet évènement orageux pour représenter son nœud narratif pictural.
Le gigantisme de l’orage est exprimé par le choix de composition (3/4 de la toile pour les nuages), le point de vue en légère plongée et la petite taille des personnages communiquent la puissance du phénomène et ses dangers potentiels.
Nous ressentons instantanément les angoisses des personnages écrasés par tant de puissance aux effets imprévisibles.