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Comment utiliser l’humour pour exprimer des émotions sous-jacentes

Les termes en italique sont propres à ce site. Vous trouverez leurs définitions dans le glossaire.

La distanciation visuelle peut être une forme de commentaire à la première personne.

Sur cette photo, l’agent narrateur (la photographe) porte un regard « homodiégétique » sur deux femmes élégamment vêtues. Cet instantané capture peut-être le moment d’un évènement (une conversation ? Une dispute ?) ou peut-être ne décrit qu’une simple situation ? La photo est donc partiellement narrative.

Deux mondes cohabitent

En se plaçant en face d’une vitrine, l’agent narrateur a également photographié sa silhouette en train de prendre la photo. Son point de vue est « métaleptique ». La photographe a, volontairement ou non, pénétré (nous a permis de pénétrer) dans le monde de la production du récit (le lieu et le moment où elle appuie sur le déclencheur de son Rolleiflex).

A cet outil narratif, a été appliqué un facteur qui lui nous incite à réfléchir sur les rapports de la photographe à ce monde des passants qui semble la fasciner mais aussi à quelque part l’intimider.

Au-delà du comique de la distanciation

En faisant se confondre les pieds de ces deux femmes et les siens, elle applique la distanciation à son point de vue «métaleptique ». Non seulement sa silhouette apparaît à côté de ses sujets, mais la fusion des pieds ajoute une interprétation ironique supplémentaire au dispositif comique. On se « distancie » des deux femmes assises pour réfléchir… aux pieds.

To be in your shoes , littéralement être dans tes chaussures, mais que l’on traduit par être à la place de quelqu’un. C’est comme si la photographe projetait son désir d’être l’une de ses femmes bien mises, d’être à leur côté malgré l’infranchissable écran qui paraît les séparer, l’impossibilité de communiquer entre leur monde et le sien.  

Distanciation : L’agent narrateur se/nous distancie du sujet de sa photographie (son œuvre en partie narrative) en attirant l’attention sur elle (sa silhouette mais ses pieds plus précisément).

La distanciation suggère de s’intéresser à l’agent narrateur, à ses désirs : avoir accès à un monde qui la fascine mais aussi lui faire peur, avec lequel elle ne peut pas communiquer directement (beaucoup de ses photos de rue sont des gens pris de dos).

Cette photo est une forme de récit à la première personne.

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