Les quatre étapes de la création d’un récit
Vous disposez d’une ou plusieurs intrigues, de quelques évènements ou de fragments épars, et vous avez décidé de vous lancer dans la création d’un récit. Je vous propose une série de points à prendre en considération au cours des quatre étapes de ce processus.
Etape 1: Phase préparatoire
Quelques choix à faire
(provisoire ou non)
Etape 2: La mise en récit
Ce qu’il faut garder en tête pendant la création du récit
Etape 3: Finir
La fin de l’intrigue, la fin du récit
Etape 4: Révisions
Les 15 raisons principales de l’échec d’un récit
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Le récit : points clés
• Les fonctions d’une œuvre des arts narratifs sont de transmettre des impressions et des émotions, de poser des questions, lesquelles sont généré·es par les événements de l’intrigue, mais aussi la sensibilité, les connaissances, les opinions, les certitudes et interrogations de son(ses) agent(s) narrateur(s).
• Pour que les fonctions d’une œuvre des arts narratifs soient assurées, des facteurs narratifs sont appliqués aux outils narratifs lors de la mise en récit de l’intrigue.
• L’auteur·ice-narrateur·rice (ou « auteur·rice implicite ») ne doit pas être confondu·e avec l’auteur·rice-personne. Le premier produit une intrigue et fait des choix de mise en récit, le second est un être humain complexe qui ne saurait se définir que par ses dons narratifs.
• Un agent narrateur laisse dans son récit des indices concrets susceptibles d’être relevés, analysés, interprétés, consciemment ou non, par l’agent récepteur (le·la lecteur·rice, spectateur·rice ou auditeur·rice, un personnage). Par exemple dans Vers le phare (To the Lighthouse) l’autrice-narratrice Virginia Woolf manie avec brio la gestion des points de vue afin de nous rendre accessibles certaines parties des mondes intérieurs des personnages.
• L’auteur·rice-personne imprègne, consciemment ou non, son œuvre d’un sens diffus et abstrait (« intentions », « thèmes », « motifs », « répétitions ») que le·la destinataire du récit ne peut que déduire du récit sans pouvoir en pointer du doigt les éléments porteurs. Si l’on en croit les biographes de Léon Tolstoï, Anna Karénine baigne dans les angoisses existentielles, parfois nihilistes, de son auteur-personne.
• L’agent récepteur peut parfois donner du sens à un récit indépendamment des intentions de son agent narrateur. Il s’agit d’une forme subjective d’appropriation (une quasi-adaptation) d’une œuvre qui choisit d’ignorer l’absence d’indices tangibles dans le récit.
• En tant qu’être humain, donc faillible, le·la destinataire du récit peut ne pas remarquer la présence d’éléments importants de l’intrigue ou d’indices porteurs de sens. Son interprétation peut donc être influencée par un simple moment d’inattention (d’où l’éventualité de répéter ce qui est important pour la compréhension d’une intrigue).
• Le récit est un instrument de pouvoir pour l’agent narrateur.