Le Cri, Edvard Munch, 1893.
Un agent narrateur « homodiégétique » peut connecter (facteur cohésion) le monde de l’intrigue, dans lequel un évènement contingent a lieu, à son monde intérieur et donner ainsi du sens au hasard.
Le célèbre tableau de Munch représente l’instant de la surprise d’un évènement de type contingent : un coucher de soleil particulièrement spectaculaire.
Dans Le Cri, l’artiste a voulu nous décrire – comme il l’explique dans son journal – l’angoisse existentielle qui l’a terrassé lors d’une promenade avec des amis au cours de laquelle s’est produit ce phénomène météorologique, qu’il interprète alors comme étant un « cri de la nature ».
Le protagoniste, souffrant de troubles psychiques, s’est identifié à ce « cri » à qui il semble donner des vertus cathartiques, et qu’il aurait probablement voulu pouvoir lui-même pousser pour exorciser les forces funestes qui le paralysent dans son quotidien.
Sans être au fait des intentions de l’auteur, le∙la spectateur∙rice du tableau peut ressentir cette angoisse.
La surprise, représentée à travers la figuration et le comportement du protagoniste en premier plan, est l’effet de la mise en cohésion par analogie du monde dans lequel le personnage se meut et de son monde intérieur, hanté de démons néfastes, selon lui.
Note de l’auteur au verso de sa toile:
« Kan kun være malet af en gal Mand! » (« Ne peut avoir été peint que par un fou ! »)