Point de vue en «focalisation externe»
La « focalisation » est la caractéristique d’un point de vue. La « focalisation externe » ne permet à l’agent narrateur de voir, d’entendre et de comprendre que ce que ses cinq sens, et son intelligence, lui permettent de saisir et comprendre.
* Cet outil narratif (comparons-le à un marteau) utilisé dans certaines conditions (précision et force pour le marteau), permet d’obtenir certains résultats pratiques (planter un clou pour accrocher un tableau). Mais ce résultat est généralement au service d’une finalité plus significative (décorer, séduire un public, afficher des opinions, etc.) que nous appelons sur ce site fonction narrative.
Pacte d’adhésion
Pouvoir se projeter dans des possibilités imaginaires ou réelles.
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Expérience cognitive
Améliorer notre compréhension du monde et de nous-mêmes.
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Expérience émotionnelle
Eprouver et partager toutes sortes d’émotions.
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Points clés:
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La stratégie de narration est ici la recherche d’une forme d’objectivité
C’est le point de vue d’un agent narrateur qui a l’intention de décrire la réalité, le point de vue d’une caméra qui enregistre l’action et le discours se déroulant à portée d’objectif, ou celui d’un spectateur de théâtre au début de la pièce (avant d’être introduit dans les mondes de différents personnages, d’en savoir plus que certains protagonistes et de décider de sa propre « focalisation »).
La « focalisation externe » est le principe qui régit l’écriture scénaristique. Un scénario ne décrit que ce que la caméra voit et entend, et transcrit les paroles des personnages et/ou la « voix off » d’un agent narrateur « extradiégétique ».
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L’agent narrateur signale ses interprétations et autres hypothèses
Ce qui n’est pas vu et entendu n’est pas décrit, montré, transmis, ou alors il l’est sous la forme d’une hypothèse annoncée (« On dirait que… », « C’est comme si… », « Je suppose que… », « peut-être que… », etc.)
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Point de vue en « focalisation externe »: Questions de fond
1. Quels sont ses avantages par rapport au point de vue en « focalisation interne »?
La faculté de restreindre la quantité d’informations prend-elle une signification particulière?
2. Pourquoi l’agent narrateur se contraint-il·elle à cette forme d’objectivité?
Pourquoi le monde psychique des personnages, l’intuition, sont-ils ainsi écartés ?
3. Le type de « focalisation » va-t-il / peut-il changer au cours du récit ?
4. L’emploi de cet outil cache-t-il une stratégie secrète ? Son emploi est-il ambigu?
Le type de « focalisation » d’un agent narrateur (par ex. « focalisation externe ») peut parfois être compris, par un personnage ou l’agent récepteur comme un type de « focalisation » différent (p. ex. « focalisation interne »)
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La « focalisation externe » est un outil de régulation de l’information
Elle régit ce que chaque agent narrateur voit et entend en faisant abstraction de ce qu’il comprend, déduit, imagine intuitivement.
Le type de « focalisation » peut changer au cours d’un récit. Une œuvre narrative peut être narrée par des agents narrateurs aux différents types de « focalisation ».
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De nombreux récits sont « multifocalisés » et aucune norme de cohérence n’est défendable
Mais le changement « incohérent » de « focalisation » (appelé « altération » par Genette), souvent temporaire, dans un récit à la « focalisation » constante peut être l’application d’un facteur (rétention, vitesse) dans le but d’obtenir un effet spécifique (adhésion, expérience émotionnelle ou cognitive).
Parfois, il n’est pas possible de définir avec certitude si le point de vue provient de l’agent narrateur ou d’un personnage de l’intrigue. Par exemple dans un film, un plan peut représenter la vision d’un personnage ou celle du·de la réalisateur·rice, ou de tout autre agent narrateur potentiel.
Pistes de réflexion et ressources
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