Le jour sans fin (Groundhog Day) 1993 Réal. Harold Ramis, Scén. H.R. et Danny Rubin.
Un évènement accessoire peut témoigner d’une stratégie narrative (facteur cohésion).
Phil Connors est un présentateur météo cynique, plein de lui-même et méprisant pour le commun des mortels, notamment les habitants d’une petite ville de province où il est en reportage. Il n’a qu’une envie, celle de repartir au plus tôt. Ce jour-là, une tempête de neige rend le chemin de retour impraticable en voiture. Il tente d’obtenir par téléphone un autre moyen de transport, en invoquant son statut autoproclamé de VIP.
Alors comme ça toutes les lignes longue distance sont coupées ? Et le satellite ? Il neige aussi dans l’espace ? Il faut absolument que j’appelle Pittsburgh… Vous n’avez pas une ligne réservée aux urgences ou aux célébrités ?… Eh bien je suis les deux : une célébrité en situation d’urgence. Vous ne pouvez pas me balancer sur cette ligne ?
C’est alors qu’un quidam le heurte avec sa pelle à neige.
Cet évènement interpersonnel (une simple coïncidence) n’est pas indispensable à la compréhension de l’intrigue. Il s’agit donc d’un « élément accessoire » choisi par l’agent narrateur.
Cet évènement anecdotique, associé à un facteur devient un nœud narratif du récit dont la fonction est d’informer l’agent récepteur de l’opinion de l’agent narrateur.
Nous ne rions pas parce que le protagoniste est heurté par une pelle en métal, mais parce que cela arrive au moment où il revendique être quelqu’un d’important, une exception.
Le choix de le « punir » à cet instant revient à appliquer le facteur cohésion/contradiction à cet évènement : au moment où le protagoniste revendique au téléphone ne pas être concerné par les imprévus (la tempête de neige), il est victime d’un imprévu (un passant distrait et négligent).
L’agent narrateur exprime son opinion que le protagoniste doit apprendre à être humble et accepter son impuissance face à la nature et aux circonstances imprévisibles. Phil doit reconnaître s’être trompé dans ses prévisions météorologiques et accepter que l’être humain soit faillible…