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Permettre à l’agent récepteur d’accéder au monde intérieur d’un agent narrateur à travers sa description d’un paysage

Les termes en italique sont propres à ce site. Vous trouverez leurs définitions dans le glossaire.

De l’émotion est créée par l’application du facteur cohésion à l’outil description. Le paysage décrit est en rapport d’analogie avec l’état d’esprit de l’agent descripteur.

L’auteur-descripteur (« auteur implicite ») Jean-Jacques Rousseau est l’agent descripteur « homodiégétique » de ce texte autobiographique écrit à la première personne.

Cet extrait situe d’abord la scène dans le temps :

Depuis quelques jours on avait achevé la vendange ; les promeneurs de la ville s’étaient déjà retirés ; les paysans quittaient les champs jusqu’aux travaux d’hiver. La campagne encore verte et riante, mais défeuillée en partie et déjà presque déserte, offrait partout l’image de la solitude et des approches de l’hiver. Il résultat de son aspect un mélange d’impression douce et triste…

La suite de la phrase est un commentaire personnel :

…trop analogue à mon âge et à mon sort pour que je n’en fisse pas l’application. Je me voyais en déclin d’une vie innocente et infortunée, l’âme encore pleine de sentiments vivaces et l’esprit encore orné de quelques fleurs, mais déjà flétries par la tristesse et desséchées par les ennuis. Seul et délaissé, je sentais venir le froid des premières glaces.

En comparant sa propre situation au paysage, l’agent descripteur applique le facteur cohésion à sa description, laquelle prend valeur de métaphore (analogie).

Un lien est créé entre la description et le commentaire qui suit. L’agent descripteur peut ainsi nous faire partager ses émotions intimes.

En osant se comparer au paysage en « phase terminale », le promeneur solitaire met en perspective sa vie. Le paysage prend une fonction symbolique (la fin d’une vie) et les émotions qu’il induit nous touchent.

Se comparer à un paysage d’automne annonciateur de l’hiver c’est reconnaître sa finitude et les angoisses qu’elle provoque.

L’agent descripteur confesse ses regrets, sa mélancolie et sa solitude. C’est la sincérité d’un vieil homme qui n’est pas certain de voir le prochain printemps, ni peut-être d’en avoir envie, qui nous implique en tant qu’être humain.

« La nature est le meilleur instructeur. » (Paul Cézanne)

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