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Personnage à deux dimensions

Au moins deux dimensions sont nécessaires à la constitution d’un personnage d’intrigue : celle de l’objectif et de l’action ou des actions mises en œuvre pour atteindre cet objectif.

Cet « espace » ainsi créé ne se limite pas au simple espace physique (un personnage agit dans son environnement) ou temporel (le temps qu’il faut pour atteindre l’objectif), il recouvre également le monde interne du personnage, sa psychologie. Ce que veut quelqu’un et comme elle·il s’y prend pour l’obtenir donnent des indications sur sa personnalité.

Exemples de Personnage bidimensionnel assurant une fonction*narrative spécifique:

* Cet outil narratif (comparons-le à un marteau) utilisé dans certaines conditions (précision et force pour le marteau), permet d’obtenir certains résultats pratiques (planter un clou pour accrocher un tableau). Mais ce résultat est généralement au service d’une finalité plus significative (décorer, séduire un public, afficher des opinions, etc.) que nous appelons sur ce site fonction narrative.

Personnage bidimensionnel

Pacte d’adhésion

Pouvoir se projeter dans des possibilités imaginaires ou réelles.

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Personnage bidimensionnel

Expérience cognitive

Améliorer notre compréhension du monde dans lequel nous vivons et de nous-mêmes.

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Personnage bidimensionnel

Expérience émotionnelle

Eprouver et partager toutes sortes d’émotions.

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Points clés:

• Un personnage à deux dimensions n’est motivé que par la réalisation d’un ou de plusieurs objectif(s) explicite(s)

C’est un personnage apparemment « sans histoire » et dont l’intrigue ne concourt pas à faire changer d’objectif(s) principal(aux).

Le personnage à deux dimensions est connu sous de nombreuses appellations souvent péjoratives : « personnage sans épaisseur », « caricature », « marionnette », « faire-valoir », personnage « plat » (E. M. Foster), etc.

  • Personnage bidimensionnel: questions de fond

1. Le personnage à deux dimensions en question est-il celui qui convient le mieux pour le rôle de protagoniste?

(… de l’intrigue, d’un chapitre, d’une scène, d’un genre, etc.)

2. Pourquoi le facteur rétention est-il appliqué à l’histoire de ce personnage?

Cette inconnue peut-elle provoquer une frustration chez l’agent récepteur?

3. Son (ses) objectif(s) est (sont)-il(s) pourvoyeur(s) de suffisamment d’obstacles pour nourrir le récit de l’œuvre dans son entier?

4. Ses actions sont-elles inhabituelles ? Originales ? Inventives ? Etc.

5. Souhaitons-nous le voir gagner ou perdre?

Pourquoi?

• Un personnage «typifié»…

Son comportement est prévisible, car souvent caractéristique d’un trait de personnalité unique typé : le « sauveteur », le « superhéros », « le criminel », l’ « amoureux », le « sociopathe », le « rebelle », le « confident », le « fort en thème », l’ « avare », le « manipulateur », le « redresseur de tort », etc. A ce titre, il est souvent intimement lié à une intrigue-type.

 mais potentiellement porteur de sens

Un personnage à deux dimensions peut être porteur d’une valeur, d’une philosophie, d’une logique de pensée, d’une vérité particulière dont les autres personnages de l’intrigue doivent/peuvent/devraient s’inspirer, ou qui permet un point de comparaison (sous-texte).

Leur simplicité intrinsèque permet une concentration d’effets et la mise à plat de comportements humains complexes (Molière, Shakespeare, Brecht, etc.)

Les caractéristiques schématiques des personnages à deux dimensions ont pour principale conséquence de purger leur potentiel émotionnel, ou de l’exacerber dans certains genres de récits (drame sentimental, mélodrame, farces, théâtre Nô, etc.)

Un fidèle des genres à haute densité narrative

L’utilisation de personnages à deux dimensions peut être dictée par la nécessité de ne pas laisser des conflits internes et complexes ralentir/gêner le récit de l’intrigue, notamment quand le rythme de flux d’informations joue un rôle important (comédies, films d’action, etc.).

D’autres genres : les contes de fées, les récits d’action où leur vie est en danger, le fantastique, la science-fiction, les énigmes, les histoires symboliques ou allégoriques, les bandes dessinées et films d’animation, les mélodrames, les intrigues dont les mondes fonctionnent sur des règles de vraisemblance différentes de celles qui régissent notre réalité.

• L’histoire peut pointer son bout de nez malgré tout…

Un personnage à deux dimensions peut, progressivement, ou (beaucoup) plus tard dans le récit (vers la fin, ou après plusieurs épisodes/saisons dans le cas d’une série TV) laisser révéler une dimension supplémentaire liée à son passé, comme par exemple un nœud narratif premier pouvant expliquer, d’une façon ou d’une autre, son comportement présent.

• Le personnage de comédie à deux dimensions pratique la distanciation

Pour en savoir plus sur le facteur distanciation, c’est PAR ICI.

Pour aller plus loin sur la notion de Personnage bidimensionnel:
Personnage bidimensionnel

Pistes de réflexion et ressources

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