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Point de vue « homodiégétique »

Un point de vue est défini par la réponse aux questions suivantes : qui voit, entend, comprend, interprète ce qui nous est transmis par écrit, visuellement, par un moyen sonore, par une matière ?

L’agent narrateur « homodiégétique » est un personnage du récit.

Exemples de Point de vue homodiégétique assurant une fonction*narrative spécifique:

* Cet outil narratif (comparons-le à un marteau) utilisé dans certaines conditions (précision et force pour le marteau), permet d’obtenir certains résultats pratiques (planter un clou pour accrocher un tableau). Mais ce résultat est généralement au service d’une finalité plus significative (décorer, séduire un public, afficher des opinions, etc.) que nous appelons sur ce site fonction narrative.

Point de vue homodiégétique

Pacte d’adhésion

Pouvoir se projeter dans des possibilités imaginaires ou réelles.

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Point de vue homodiégétique

Expérience cognitive

Améliorer notre compréhension du monde dans lequel nous vivons et de nous-mêmes.

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Point de vue homodiégétique

Expérience émotionnelle

Eprouver et partager toutes sortes d’émotions.

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Points clés:

  • Les trois types d’agent narrateur « homodiégétique » :

1. Le·la protagoniste principal·e de l’intrigue (point de vue « autodiégétique »).

2. L’un·e des protagoniste·s) secondaires de l’intrigue racontant une autre intrigue (point de vue « intradiégétique », récit enchâssé).

3. Un simple témoin (point de vue « hétérodiégétique », car ne racontant pas sa propre histoire), mais une entité collatérale.

Il est à noter qu’un récit à la première personne est toujours filtré par un point de vue « extradiégétique » car il relate une intrigue passée (niveau 2 – la narration). Mais si le « je » est un personnage de l’intrigue qu’il raconte (niveau 1), alors le point de vue est «homodiégétique».

  •  Point de vue « homodiegétique »: questions de fond

1. Quels sont ses avantages par rapport à d’autres points de vue?

2. A qui s’adresse l’agent narrateur « homodiégétique »?

Un personnage faisant partie de l’intrigue (point de vue « intradiégétique »), un personnage d’un autre monde, ou une entité consommatrice du récit.

3. Quelles sont les influences de l’agent récepteur?

Qu’est-ce qui changerait si l’agent narrateur s’adressait à un autre « narrataire »?

4. Quelles sont les influences de l’intrigue?

L’agent narrateur est partie prenante des évènements de l’intrigue (même s’il·elle n’est « que » témoin). Son point de vue vient de l’intérieur, il est limité par un manque de recul, l’ignorance de faits et de facteurs extérieurs.

  • Son récit est toujours à la première personne

Mais tous les récits à la première personne ne sont pas forcément issus d’un point de vue « homodiégétique ».

  • Ce point de vue explore les liens entre le monde de l’agent narrateur et celui de l’intrigue

Ces deux mondes se recouvrent en partie. Ils peuvent se compléter, être en compétition ou être incompatibles. Le potentiel d’évènements que la confrontation de ces deux mondes peut générer est l’un des critères de choix d’un agent narrateur « homodiégétique ».

  • Le point de vue « homodiégétique » au cinéma

C’est quand la caméra adopte le point de vue visuel, auditif, psychique d’un personnage de l’intrigue.

Les images animées permettent la représentation de ce qu’un personnage voit, ou pense. On appelle parfois cela l’«ocularisation» (F. Jost). Cet effet permet à l’agent récepteur de partager l’expérience visuelle et les pensées d’un personnage sans passer par la description orale ou écrite d’un agent narrateur.

 Il s’obtient grâce à des subterfuges techniques (par exemple, deux plans successifs en « raccord de regard »), parfois hyper connotés (gros plans déformants, zoom arrière doublé d’un travelling avant, tremblements de caméra, angles acrobatiques, visions subjectives, « effets spéciaux » divers, etc.)

  • Un cas particulier : l’auto-fiction

A l’écrit, l’intentionnalité d’un récit à la première personne est prise en compte dès le début par l’agent récepteur, dans le but de vérifier si le « je » désigne l’auteur·rice-narrateur·rice ou non. Si c’est le cas, l’œuvre tombe sous le coup d’un « pacte autobiographique » dont la condition principale est la sincérité. L’auteur·rice-narrateur·rice s’engage à raconter directement sa vie dans un esprit de vérité, en contrepartie le récepteur s’engage à en tenir compte dans son jugement.

Pour aller plus loin sur la notion de Point de vue homodiégétique:
Point de vue homodiégétique

Pistes de réflexion et ressources

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