The Man with the Golden Arm, 1955, d’après un roman de Nelson Agren, scénario de Walter Newman, Ben Hecht, réalisation Otto Preminger.
La variation de la distance du sujet à la caméra peut suggérer des degrés divers de la crainte ressentie par le∙la protagoniste (application du facteur enjeux et risques).
Fraîchement sorti d’une cure de désintoxication, Frankie Machine, un croupier de poker, revient dans son quartier sordide de Chicago, en nourrissant le rêve de commencer une nouvelle vie en tant que musicien de jazz (enjeu). Mais son ancien patron de tripot, son dealer et sa femme font pression sur lui pour qu’il retrouve ses habitudes (risques).
Frankie dit à son dealer qu’il ne consomme plus de drogue. Louie ne le croit pas (« Le singe ne meurt jamais » « The monkey never dies ») et annonce : « Je serai dans les parages » (« I’ll be around »)
La menace de l’omniprésence du dealer est palpable. Elle est représentée par un travelling avant et un gros plan sur le visage de Louie qui arbore un rictus cynique.

À la suite d’une nouvelle tentative de Louie, dont certaines des paroles sont identiques (facteur répétition) « Je serai dans les parages » (« I’ll be around »), Frankie marche en direction du cabaret où travaille sa maîtresse Mollie. La caméra ne le suit pas, il s’éloigne de nous. Le vide qui grandit autour de lui l’écrase et suggère l’impression de solitude face à une menace omniprésente.

Lorsque les anciennes sensations de Freddie reviennent, que la menace d’une chute possible se précise, la caméra se rapproche du visage du protagoniste. La proximité est proportionnelle à l’intensité du ressenti :

Mais lorsque le trouble intérieur est incontrôlable à cause des effets de la drogue, la distance de la caméra au sujet devient si courte que l’inflation soudain d’information dans le cadre nous rend mal à l’aise. Un effet du récit cinématographique (un gros-plan très rapproché – « extreme close-up ») parvient à nous faire partager le ressenti du protagoniste.
