Histoire, intrigue, récit : qui est qui ?

La signification de ces termes ne fait l’objet d’aucun consensus dans le monde académique comme dans la vie courante.

Le mot « histoire », par exemple, est utilisé pour désigner les évènements de l’intrigue, leur narration (« récit »), des œuvres dans leur entier, même lorsque celles-ci ne sont que partiellement narrative. Le mot « fiction » est souvent utilisé comme un synonyme d’ « histoire »…

Distincts mais liés

Sur ce site, dédié aux narratopraticien·ne·s, je propose une approche pragmatique pour la définition de ces termes.

Lors de la recherche d’idées, une histoire et/ou un évènement central sont choisis, d’autres évènements sont créés et assemblés en une intrigue, le tout est présenté à un public sous la forme d’un récit.

Ainsi le mot intrigue sera utilisé sur ce site pour désigner l’ensemble des évènements racontés dans un récit (les mots, paroles, sons et images transmis à un public). L’histoire désignera ici la matrice de l’intrigue, ses points d’ancrage, les antécédents des évènements et tout ce qui n’est pas forcément dit ou montré, mais qui peut jouer un rôle pour la compréhension du récit.

S’inspirer de la vie

De la même manière que les évènements de nos vies ne prennent sens le plus souvent que des années plus tard, une fois reliés à notre « histoire » dans sa totalité, les évènements d’une intrigue développent tout leur potentiel lorsque découlant d’une histoire.

Une longue expérience d’accompagnement d’étudiants-scénaristes m’a appris qu’il est très utile de garder à l’esprit un principe cardinal : ce qui est révélé dans un récit n’est que la partie visible de l’iceberg…